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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/65

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En Pleine Terre

criminelles commençait, il trouvait mille prétextes pour se rendre à Sorel.

***

Un jour Alix revint tout en larmes à la maison :

— Mon doux ! quoi c’est qu’il y a encore ? demanda Mathilde, découragée.

— César est mort. Quelqu’un a cassé le « reinqué » à notre chien.

Didace Beauchemin sortit, les yeux en feu.

Le chien gisait au milieu du chemin. Didace le tira sur l’herbe, lui prit la patte. Il n’y avait rien à faire.

— Pauvre bête ! soupira Mathilde, pendant qu’Alix redoublait de chagrin.

Didace savait à quoi s’en tenir. César n’avait qu’un défaut, mais un grand : il ne pouvait s’empêcher, à l’heure de la traite, d’aller reconduire les vaches du voisin. On avait essayé par tous les moyens de l’en corriger, nul n’y avait réussi.

— Ça se passera pas de même, dit-il tout haut en prenant le chemin qui mène chez Petrus Desmarais.