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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/66

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Germaine Guèvremont

— Tu vas me payer mon chien, dit-il à Petrus.

— Te payer ton chien, dit l’autre ? Tu troubles.

— Écoute, Petrus, je veux pas te faire de misère, mais tu sais que mon chien, c’était un chien de première classe, un chien de garde, un chien de maison, puis un chien à rat, et un chien de bonne race.

— On la connaît la bonne race de ton chien, reprit Petrus en lui éclatant de rire au nez.

Didace vit rouge :

— Puisque c’est de même, je te traînerai en cour.

— Comme tu voudras, répondit le voisin, indifférent.

***

Didace ne traîna pas son voisin aux assises criminelles, ni même en cour du banc du roi, mais simplement devant le juge de paix. Au jour dit, tous les amis du Chenal du Moine occupaient les premières places, les uns prenant le parti qui de Petrus, qui de