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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/67

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En Pleine Terre

Didace, les autres se tenaient coi, attendant sagement la tournure des choses.

Les avocats s’agitaient, consultaient le code ou allaient d’un air docte dire secrètement deux mots à leur client, dans le creux de l’oreille.

***

L’interrogatoire commence. Petrus Desmarais témoigne. Son avocat tente de l’enserrer dans un réseau de phrases subtiles pour lui faire dire qu’il n’a pas eu connaissance de la mort du chien. Mais Petrus s’impatiente et éclate :

— C’est pas ni ci, ni ça. C’est moé qui a tué le chien à Didace. Mais il faut qu’il me le prouve.

C’est au tour de Didace à rendre témoignage. Son avocat jubile et se frotte les mains. La cause est excellente. L’intimé s’est-il assez fourvoyé en avouant de lui-même avoir tué le chien.

— Votre chien, monsieur Beauchemin, était-ce un chien de grande valeur ?

— C’était un bon chien, se contente de répondre Didace.