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MARIE-DIDACE

— Ah ! cré yé !

— Sur le lac, il paraît que c’est pauvre en canards comme jamais.

— Quoi ! le père Didace chasse pas c’t’automne ?

— Il peut pas laisser, comme de raison. Un jeune marié, faut qu’il guette les Sauvages.

— Il manquerait p’us que ça que le père se mêlerait de faire la barbe au garçon.

— Faudrait ben qu’il eût fait pâque avant rameaux.

— Il a ben assez de serpent dans le corps pour ça.

Le père Didace les écoutait d’une oreille complaisante, mais Amable serra les poings :

— Fermez donc vos grand’goules !

— En tout cas, reprit le chasseur de Maska, si vous vous décidez, pas de gêne ! Servez-vous de mon affût, c’est le premier du long de la petite batture.

Dans la nuit, le phare de l’île aux Raisins, de son œil allumé, clignota comme de complicité.

* * *

À la fin de la deuxième journée, il ne resta plus qu’un cheval sur la commune, le grand Blond à