Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/14

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soins savants, elle avait entendu tant de légendes de femmes mutilées à l’amphithéâtre, comme pour le plaisir de la chose, et d’autres, mortes seules, telles des abandonnées, sans la présence réconfortante de leur parenté et de leurs plus proches voisines ; que l’inquiétude avait déposé sa lie en elle.

Son séjour à l’hôpital fut une révélation et après les jours de misère qu’elle avait connus il lui parut une halte bienfaisante, malgré la présence du constable qui montait la garde lui rappelant qu’elle aurait à rendre compte de sa tentative de suicide.

De se voir, elle, humble et sans argent, couchée entre deux draps frais, nourrie comme une reine et l’objet de tant de petits soins, la portait à l’attendrissement. Ce n’était jamais sans éprouver un grand sentiment de gêne qu’elle se décidait à requérir des gardes la moindre attention. Non, jamais, elle saurait raconter assez de bien des hôpitaux pour contrebalancer