Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/194

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— Pourquoi débarquer ? demanda le jeune garçon. Je vous ramènerais tous les deux au village.

— Va, mon jeune, lui dit Arcade. On te remercie de ton bon cœur, mais ça sera pour une autre fois.

Arcade prit le bras de Caroline et fit quelques pas auprès d’elle. Mais bientôt il l’éloigna de lui pour mieux la voir ; il ne pouvait se rassassier de la regarder.

— Le secrétaire t’a appris mon retour ? demanda Caroline.

— Le secrétaire ? c’est moi. J’ai fait du chemin depuis deux ans. J’ai une terre à moi et une maison qui est pas grande mais c’est mon bien en propre. Et au printemps, si le bon Dieu le veut, je bâtirai.

— Es-tu toujours tout seul ?

Arcada baissa la voix :

— Pas à présent que t’es revenue. Si tu consens, comme de raison.

— C’est toi qui m’engages, à l’école ?