Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/43

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Belle ? Les joues de Caroline s’empourprèrent et ses yeux s’allumèrent comme des étoiles au firmament.

La mère entreprit de faire à mi-voix l’éloge de sa fille qui, tout en ayant l’air de s’occuper à autre chose, ne perdait pas un mot de la conversation.

— Elle a, pour le dessin, un grand talent. Un talent naturel.

— C’est inné chez elle, reprit Caroline.

Et Mariange, un peu vexée, corrigea :

— Non, mademoiselle. C’est de naissance.

C’est ainsi qu’elle fut fixée sur le secours intellectuel qu’elle pourrait attendre de ce côté.

Par un curieux réflexe Mariange Bonneville avait pour l’instruction la plus grande considération.

Dès le deuxième soir après son arrivée, Caroline fit la conquête de toute la famille. En entrant elle trouva Mariange affligée d’une migraine qui, disait-elle « menaçait de lui faire sauter la tête ». Caroline l’aida à se mettre au lit, lui appliqua une compresse froide sur le front et fit de l’obscurité dans la chambre. En un rien de temps, elle dressa le couvert et prépara le repas du soir. Quand tout