Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/92

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— Je le sais : c’est la tristesse.

Caroline perdue de réflexion ne dit pas grand’chose. La tristesse, un mal qui enlaidit et qui fait qu’une personne n’a plus le goût du travail ! Si souvent, elle s’est enlisée comme à plaisir dans la mélancolie, N’a-t-elle pas mal agi ? Et cette enfant ne vient-elle pas de parler une parole de vérité, même si elle n’est pas écrite en toutes lettres dans un livre ?

Darcinette attendait l’approbation de Caroline, qui corrigea :

— Pas la tristesse, mais la pa…

— La paresse.

— Bravo !

Et Caroline se mit à chantonner :

Et gai, lon la, lon laine.

Darcinette étonnée de cette explosion de gaieté la regardait avec de grands yeux. Elle jugea l’occasion propice pour réclamer une histoire.

— Une histoire ! Veux-tu celle du petit cheval blanc ?

— Je la connais.

— Le conte des trois bergers et de la princesse vêtue d’or des pieds à la tête ?

— Je la sais par cœur. Je veux une histoire neuve.

— Alors l’histoire de Notre-Dame-des-Neiges ?


Quand toutes deux furent bien calées