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BESANÇON.

Julien y passa en 356. Témoin de son état, cet empereur la décrit dans sa lettre au philosophe Maxime[1]:

« Besançon n'est plus qu'une ville ruinée; cepen-

» dant autrefois elle était grande et spacieuse, ornée

» de temples magnifiques, fortifiée de bons murs et

» plus encore par la nature de sa position. Environnée

» du Doubs, cette ville est au milieu des eaux, comme

» un rocher inaccessible aux oiseaux mêmes, excepté

» d'un côté, on l'on voit une plaine formée par les

» bords avancés du fleuve qui l'entoure. »

À cette époque, Besançon, resserré dans des bornes très étroites, n'occupait plus que la montagne, et se terminait aux environs de la place Saint- Quentin. Cependant l'espace jusqu'à la rivière n'était pas absolument désert[2].

Sur la fin du même siècle, il résista aux Alains et aux Vandales, qui l'assiégèrent en 407. L'évêque Antide, qui s'était réfugié à Ruffey, village sur l'Ognon, y fut massacré par ces barbares. Quelques années plus tard, il fut soumis aux Bourguignons. Attila le prit en 451 et le renversa de fond en comble ; mais les habitants, s'étant retirés sur le mont Cœlius avec tout ce qu'ils avaient de richesses et de munitions, s'y renfermèrent pour défendre jusqu'à la mort leur patrie, leur liberté et leur religion. Attila ne put les forcer dans une position aussi avantageuse.

  1. Lettre XXXVIII.
  2. Mémoire sur les différentes positions de la ville de Besançon, par D. Berthod. (Documents historiques, II, p. 229.)