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MONUMENTS RELIGIEUX.

au contraire, qu’ayant été invité par les magistrats de Salins à y venir prêcher le carême, l’archevêque Ferdinand de Rye lui en refusa l'autorisation.

1475. Le duc de Bourgogne Charles le Téméraire vient à Besançon; il est reçu par le clergé de la métropole et visite l'église.

1530. Le 30 juin, Jean Carondelet[1], archevêque de Palerme et haut-doyen du chapitre de Besançon, envoie de Flandre deux ornements complets de velours cramoisi à fleurs d’or, dont les bandes et orfrois brodés en or représentaient l'histoire de saint Jean l’Evangéliste, et celle de saint Etienne. Ferri Carondelet, son frère, chanoine archidiacre de Besançon et abbé de Montbenoît, conseiller de l'empereur Charles-Quint et son ambassadeur à Rome, étant mort en 1528, Jean Carondelet lui fit élever un tombeau de marbre. Ce prélat y est représenté revêtu de ses habits pontificaux, la tête coiffée d'une mitre, appuyée sur la main gauche, et tenant un livre de la main droite. Sous le tombeau est le cadavre, sculpté sur pierre tendre, rongé des vers, ainsi qu'on en voit dans plusieurs monuments du moyen âge.

  1. Cet illustre prélat est l’un des hommes les plus éminents que notre province ait produits au XVIe siècle. Il suffit de dire, pour son éloge, qu'il fut l’ami du savant erasme, qui lui a dédié quelques-uns de ses ouvrages, et celui de raphael, qu'il connut dans un de ses voyages à Rome, et qui lui donna une marque précieuse de son affection en faisant son portrait. On ne sait où se trouve l'original, mais il en existe une très belle gravure in-folio, devenue rare.