Page:Guérin - Journal, lettres et poèmes, 1864, 6e éd.djvu/450

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mon sein une longue morsure. La douleur n’entra pas dans mon flanc déchiré ; ce fut le calme et une sorte de langeur, comme si le serpent eût trempé son dard dans la coupe de Cybèle. Il s’éleva dans mon esprit une flamme aussi tranquille que les lueurs nourries durant la nuit sur un autel sauvage érigé aux divinités des montagnes. Attentive et dans le repos comme une nymphe de Nysa pressant dans ses bras l’enfance de Bacchus, j’occupai les antres jusqu’à l’heure où, le cri d’Aëllo ayant signalé la venue des mystères, je m’élevai sur les traces de cette bacchante qui marchait devant nous comme la Nuit, quand, la tête détournée pour appeler les ombres, elle se dirige vers l’occident.............. .........................................................................................................