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MA SŒUR EUGÉNIE [1]


——


I


En l’âge d’enfance,
J’aimais à m’asseoir
Pour voir
Dans le ciel immense
L’oiseau voyager
Léger.
Quand le ciel couronne
Les horizons bleus
De feux,
Plus d’un soir d’automne
Aux bois m’a surpris
Assis,

  1. « Dans le dernier mois de 1833, nous étions au bord de la Rance, petit fleuve de Bretagne, qui lie Saint-Malo, la ville des grèves… et Dinan, la ville aux vallons romantiques… Le 31 décembre, après une promenade dans les bois, où Maurice avait pris beaucoup de plaisir à fouler ces feuilles sèches, en modulant un air national de son pays, il écrivit sur ce même air une élégie dont voici le texte… »
    (H. de La Morvonnais, l’Université catholique, janvier 1841.)

    L’éditeur n’a pu résister au désir de clore le recueil des Reliquiæ de Maurice de Guérin par ces vers, très-imparfaits sans doute, mais qui expriment d’une manière touchante le sentiment qui, selon lui, a tenu et dû tenir la meilleure place dans le cœur du poëte. On comprendra ce désir et cette pensée lorsqu’on aura lu, après les œuvres de Maurice, ce qui nous est aussi resté de sa sœur Eugénie.