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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/95

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ΑΝAΓΧH.


Ayant vu tournoyer un Serment éternel
Dans le tourbillon des chimères,
Plein de l’inanité de ton rêve charnel,
Tu pleuras des larmes amères.

Lors, auscultant ton cœur altéré d’infini,
Ton cœur par la trahison vide,
Tu pris un rameau vert avant Pâques bénit,
Pour y coller ta lèvre avide ;

Et, dans l’apaisement universel du soir
Qui fait un cantique d’un râle,
Tu t’en fus à la ville, et triste, allas t’asseoir
Dans la nef d’une cathédrale.

Là, de plus près, on sent la majesté de Dieu
Planer, énorme, sur la foule ;
Un brouillard de benjoin, très suave et très bleu,
Entre les vastes piliers roule.