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iii
PRÉFACE

obscur, et confirmé d’une éclatante manière ce qui était acquis à l’Histoire.

L’auteur regrette de ne pouvoir retracer, en téle d’un volume de vers, l’histoire des études orientales, et celle des découvertes faites dans leur domaine. Il eût été intéressant de montrer au lecteur quels dévouements à la science, quelle merveilleuse intuition, quel pénétrant génie ont été nécessaires aux premiers initiateurs. De nombreux et illustres savants suivent aujourd’hui les glorieux maîtres de l’Égyptologie et de l’Assyriologie. Une littérature immense a été révélée, qui s’augmente chaque jour de richesses inespérées. Sœur de la langue hébraïque, appartenant à la même famille, possédant les mêmes racines, la littérature khaldéo-assyrienne nous a déjà livré un récit du déluge parallèle à celui de la Genèse, des épopées mythologiques, des hymnes, des incantations, de véritables lexiques, et d’innombrables inscriptions historiques. À peine quelques lignes d’écritures indéchiffrables, quelques ruines enfouies sous les sables, attestaient encore la puissance des royautés disparues. De même pour l’Égypte, pour la Perse. Et c’est à l’aide de ces fragments épars qu’ont été restituées, avec une étonnante certitude, la langue, la religion, la poésie, l’histoire des vieux empires de l’Orient.

Chaque année de nouvelles fouilles sont exécutées, de nouvelles ruines sont découvertes et explorées. Récemment encore, l’antique civilisation sumérienne surgissait des monticules de la Basse-Khaldée. Et voici que depuis peu un autre empire, celui des Hitthites, que la Bible et les