DOROTHÉOS.
Vieillard, les temps sont morts où les anciens Prophètes,
Messagers d’Élohim, ainsi que lui jaloux,
Sortaient de la montagne et, pareils à des loups,
D’un hurlement sinistre épouvantaient les fêtes.
Emplis de ta fureur les bois et les ravins ;
Dans le cœur du bouvier ou de l’esclave sème
La haine de la vie avec l’âpre anathème :
Mais fuis la ville heureuse où tes discours sont vains.
La Sagesse et l’Amour nous portent sur leurs ailes
Vers la pure clarté de la divine Hellas,
Lumière pacifique, encor lointaine, hélas !
Rayon d’or éclairant les formes immortelles.
Jeunes adorateurs de la noble Beauté,
Un art mystérieux évoque dans nos rêves
D’harmonieux palais, des bosquets et des grèves
Où des couples fuyants s’aiment en liberté.
Nos esprits inquiets, lassés des règles graves,
Ont secoué la chaîne et rompu leur prison,
Et soudain éblouis d’un plus vaste horizon,
Vers des cieux plus humains ont volé sans entraves.
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