Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/205

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Honoratus, évêque, à Séréna, salut :

Enfant prédestinée aux épreuves divines,
Ma fille, s’il est vrai que le Seigneur se plut
A couronner ton front d’innocentes épines,
Si tes pleurs ont coulé sur le sein maternel,
Si ton cœur virginal, troublé des premiers rêves,
Nourrit de longs espoirs ses félicités brèves
Et d’un terrestre amour fit un deuil éternel,
Pleure comme Rachel et comme Magdeleine.
Mais que tes pleurs, pareils aux pleurs légers des nuits,
Soient comme la rosée aux plantes de la plaine ;
Que ton âme, émergeant du fond des noirs ennuis,
Résignée et rendue à sa clarté première,