Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/238

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Voués au culte ancien, il sied que nous versions
Sur le marbre évidé l’eau des libations
Et que, vers l’Empyrée où la prière vibre
Élevant jusqu’aux Dieux notre âme austère et libre,
Nous vénérions en eux l’Idéal immortel.


PRAXILLA.

Certe, en mon cœur ému je dresse un humble autel
Aux Dieux toujours présents dans le monde invisible,
Et je pare de myrte et de lierre flexible
Le temple hospitalier où je les sens vivants.
Salut ! Ames des cieux, Rois des flots et des vents,
Hôtes divins et purs du foyer domestique,
Régulateurs sacrés de l’Harmonie antique,
Tout-Puissants qui siégez, égaux et fraternels,
Infaillibles, heureux, Daimones éternels !
Et vous, chères clartés, vénérables Déesses !
O Fille de la Mer, Kypris aux blondes tresses.
Par qui s’épanouit sous l’azur enchanté
Le rêve de l’amour et de la volupté !
Et toi, Terre féconde, inépuisable mère
Dont Eleusis en deuil entend la plainte a mère,
Dèmèter ! Et toi, Vierge inviolable, aux yeux
Brillants comme l’éclair et purs comme les cieux,
Agoraia, Nikè, Kora, Pallas, Hygie,
Ordre, beauté, sagesse, éloquence, énergie,
Divine intelligence éclose au vrai soleil !
Déesses ! descendez de l’Ouran