Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/97

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Maintenant de vos yeux, amis, chassez les larmes ;
Écoutez ! L’avenir palpite dans mon sein,
Maxime ! Et le Mystère, évoqué par tes charmes,
Nage comme autrefois dans le feu du bassin.

Et lorsque, tel qu’un myste au bout des circuits sombres.
J’aurai franchi le seuil où l’Absolu fleurit,
O Théurges, alors, par la vertu des nombres,
Par les carrés impairs, suscitez mon esprit !

Comme vous autrefois dans la crypte d’Ephèse,
Devant Isis debout sous le voile écarté,
Je vous révélerai l’éternelle genèse
Du Parfait dans son verbe et dans son unité.

Vous contemplerez l’Ame éthérée et superbe,
Unie en sa substance au grand Centre commun.
Et le monde et l’objet, préconçus par le Verbe,
Dans l’espace et le temps confondus avec l’Un.

Et vous verrez surgir en sa sphère idéale
L’invisible Soleil aux rayons convergents,
Symétrique splendeur, clarté primordiale,
Force, puissance, roi des Dieux intelligents.

Alors, comme embrasés de sa flamme infinie,
Enivrant vos regards à la source du jour,
Vous comprendrez enfin l’ineffable harmonie
De la Matière ardente et du fécond Amour.