Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/185

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tions l’antagonisme des intérêts engendré par le régime de production et d’échange capitaliste » le Congrès de Stuttgart écarta et condamna la politique protectionniste.

Plus désastreuse serait encore, au point de vue international, la politique ministérielle. Actuellement il n’est presque plus question de guerres continentales ; on ne songe pas à faire se ruer les unes contre les autres des armées de trois ou quatre millions d’hommes : les bourgeois ont trop peur d’une défaite qui se traduirait en Révolution ; d’un autre côté ils sont trop économes du sang des leurs depuis que le service a été plus ou moins également étendu aux membres de toutes les classes, et ils n’entendent pas que les fils à papa deviennent de la chair à canon… (Applaudissements.) On pourrait donc presque dire que l’ère des grandes guerres européennes est aujourd’hui close ; mais il y a d’autres guerres, qui, celles-là, vont surgir et surgissent tous les jours, ce sont les guerres pour les débouchés, pour les marchandises à écouler, à faire consommer par les jaunes de l’Extrême-Asie et par les noirs du centre de l’Afrique. C’est de ce côté que, loin de disparaître, la guerre menace d’être en permanence, et cette guerre-là, c’est la guerre capitaliste par excellence, la guerre pour le profit, entre les capitalistes de tous les pays, se disputant, au prix de notre or et de notre sang, le marché universel.

Eh bien, vous représentez-vous, dans le gou-