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Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/163

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XX

LE KANDOO


uivie du jeune couple, Mmégaé marchait rapidement vers le Nord ; elle arriva enfin à Yeddo.

Mais, avant d’entrer dans la ville, la jeune fille s’arrêta sur les hauteurs de Shiba, près du temple d’Hatchiman, le dieu guerrier, et elle réfléchit à ce qu’elle avait fait, à ce qu’elle voulait faire.

Sur le point de retrouver son amant, elle hésitait. Elle pensait à son pays, à sa famille qu’elle avait abandonnée.

Son regard s’étendait distrait sur la baie de Sinagava, où les barques à voiles blanches sillonnaient les eaux tranquilles. Le calme du paysage contrastait avec l’agitation de son âme. Elle hésitait à aller plus loin et pensait presque à revenir sur ses pas.

Ses réflexions furent troublées par le chant d’un jeune garçon qui passait dans le chemin ombreux. L’enfant s’avançait en fredonnant, du ton nasillard et indécis qui caractérise la mélodie japonaise. Les bouts de