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Page:Guinard - Les noms indiens de mon pays, 1960.djvu/88

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morceaux de charbon, venant sans doute d’un navire qui avait fait naufrage. » La marée montante dirige vers Matane débris, épaves et tout ce qui flotte.

Antoine GAGNON, ptre, Histoire de Matane.
J.-A. CUOQ, P.S.S., Lexique de la langue algonquine.
MATAPÉDIA
Matapédia (jonction de rivières) Micmac.
Racines : Mata : jonction, union ; pégiag : rivière.

Matapédia est le nom d’un comté du Québec, d’un village, d’un lac et d’une rivière, renommés tous deux pour la pêche à la truite et au saumon, qui se déversent dans la baie des Chaleurs.

L’endroit où les rivières Matapédia et Restigouche s’unissent s’appelle « jonction des eaux. »

Une légende micmac dit qu’autrefois chacune de ces deux rivières débouchait à la mer ; mais que la Restigouche aurait pris la Matapédia pour fiancée. Un jour elle demanda du pain de sucre à Klooscap, le dieu des bonnes choses, qui se tenait debout sur la montagne. Klooscap se pencha et frappa du bâton le flanc de la montagne. Aussitôt, un immense bloc de pierre tomba dans la Restigouche et forma une île. Dès ce moment, la grande rivière se serait unie à la petite, l’aurait prise pour épouse, formant une seule rivière. (Au sujet de Klooscap, voir le mot ABEGWEIT.)

R.P. PACIFIQUE, O.F.M., Cap., Études historiques et géographiques.

MATASHIBOU
Matashibou (grande rivière) Montagnais.
Racines : Mista : grand, gros ; sipo : rivière.

Nom indien de la rivière Moisie, longue de 210 milles, comté Saguenay, province de Québec.

L’embouchure de la rivière Moisie, est devenue inaccessible à toute navigation de tonnage moyen, à cause des bancs de sable accumulés par les marées et débâcles. Le saumon y abonde. Jadis les Holliday de Québec, avec l’aide des citoyens de l’endroit, y faisaient une pêche abondante, et gardaient de vastes entrepôts où le poisson congelé attendait l’arrivée des goélettes de transport. Un de ces

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