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Page:Guinault - Le numéro treize (1880).pdf/32

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LE NUMÉRO TREIZE

stition seule suffit pour détruire le sens commun.

Quand vint le printemps et qu’on put conduire les bêtes au pâturage, je commençai à remplir mes fonctions, une gaule en main, chassant mes vaches devant moi.

Un gros morceau de pain dans mon bissac, du fromage dur, quelques noix, voilà pour ma journée jusqu’à l’heure du souper, et j’étais content, et j’aspirais à pleins poumons le grand air en criant pour me donner de l’importance,

— Holà | la Noire | Par ici, Bélaude ! À toi, César ! Amène ! amène ! Et je courais à l’une et à l’autre emporté par l’ardeur de mon zèle.

Ma mère me regardait partir en criant :

— Enfonce bien ton bonnet, petiot ! Il ne fait pas chaud ce matin, mon petit homme.