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Page:Guinault - Un républicain au village (1876).pdf/15

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s’y fier ; bon chien chasse de race, c’est moi qui vous le dis.

— Avec ça que la mère ne rapporterait pas ses cotillons sous le prétexte du petit, fit le prisonnier ; et que l’autre qui ne vit pas de coups de bâton et de pain noir, comme nous, là-bas, ne tripoterait pas encore et que n’arriverait pas par la même occasion, tout son bataclan,

— Ta raison est bonne, mon garçon, dit le père Jean-Pierre ; n’empêche pas que nous recevons des journaux pour rien, s’il vous plaît, et des manières de petits livres où on nous fait un tas de parlements par ci, un tas de cajoleries par là, où on nous dit que c’est nous les soutiens du trône, les vrais Français de la France, que notre empereur compte sur nous, et que les autres ce sont des pas grand’chose, et un tas d’histoires comme ça.

— Pardieu ! m’est avis que c’est encore pour nous enjôler !

— Ma foi, ai-je répondu au grand Mathieu ; ça ne m’étonnerait pas, il y a des gaillards qui sont des saintes-Nitouche.

— Monsieur, je me suis laissé dire que les honnêtes gens n’en veulent plus censément de l’empereur et de sa clique !

— C’est donc pour ça qu’ils s’accrochent aux branches, dis-je, ceux qui vivent par ces gens-là ; ils tâchent de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, et ils tournent autour de nous en faisant ron-ron