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en mocassins

porte sur les Algonquins dans la pratique des arts utiles.

Mais bien que les Adastes soient renommés pour bien tailler la porcelaine, aucune de ces tribus demi-civilisées, ne se distingue par le bon goût. La hure des Cheveux-Relevés est restée célèbre et Lafitau fait une description peu flatteuse des canots en écorce d’orme, fabriqués par les Cinq-Nations : « Ils sont, dit-il, d’une seule pièce, et travaillés avec toute la malpropreté et la grossièreté possibles. Ils font les varangues, les barres et les précintes, de simples branches d’arbre. Ces branches ne sont qu’écôtées et si mal rangées que la seule vue en fait mal au cœur. »[1]

Par contre, cette famille de peuples, semble avoir, plus que les tribus algonquines, conscience de sa dignité. À l’époque de la décadence, bien que les anciennes mœurs aient perdu de leur pureté, la tenue, surtout chez les femmes, y reste à peu près irréprochable.

Selon Sagard, tous ces peuples sédentaires ont le port et le maintient nobles, et sont comme la noblesse du pays, tandis que les Algonquins y font figures de bourgeois et de villageois.[2]

Cette dignité n’est nulle part plus grande que dans les conseils : on y procède « avec une sagesse, une

  1. « Mœurs des Sauvages » tom. III, p. 197.
  2. « Hist. du Can. », C. XXIV, p. 396.