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les algonquins

noblesse du maintien, la robustesse du caractère et la culture de l’esprit, ils ne le sont pas pour la moralité dont on peut trouver le vrai dosage dans l’aptitude à recevoir le christianisme. On en fait des chrétiens irréprochables et souvent héroïques, lorsqu’ils n’ont pas sous les yeux les mauvais exemples des Blancs. Malheureusement, les sauvages, selon la remarque de Kahgegagahbowh, l’historien des Sauteux, se trouvent d’abord en contact avec la pire classe des Visages-Pâles.

Sagard loue l’honnêteté des Algonquins en les comparant aux Hurons qui sont voleurs. Il trouve aussi leurs filles modestes et même assez chastes : « On les tient, dit-il, pour plus honnêtes en effet et moins en paroles. »[1]

En somme, moins fermes que les demi-civilisés en face de certaines épreuves, ils ont en quelque sorte besoin de leur isolement et de leur pauvreté qui les protègent.

FACULTÉS.

Les Algonquins ne sont pas mal doués. Placés en des circonstances favorables, ils se montrent capables d’initiative et de progrès. Ils ont quelquefois donné des surprises.

Le climat plus doux et le voisinage des Hurons-Iroquois, influent sur le tempérament intellectuel et

  1. « Hist du Can. », p. 405 et 413.