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Page:Guiraud - Chants hellènes, 1824.djvu/31

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CHANT PREMIER.


Et vous, qui de son nom êtes encor parée[1],
Et voToi surtout qu’il a tant pleurée,
Et voEnfant qui pleureras un jour[2].
Oh ! ne l’accusez plus ; toute cendre est sacrée,
Et tout pardon se doit aux faiblesses d’amour.

Le monde entier t’absout, défenseur de la Grèce ;
La Grèce avec transport te proclame innocent :
Déjà mouraient, au loin, ses longs cris de détresse,
Ta voix y répondit avec un noble accent,
Et tu lui prodiguas tes trésors et ton sang.

Les rois qu’elle appelait ne voulaient pas l’entendre,
Et le joug retombait sur ses fils expirans :
Toi qui n’étais pas roi, tu courus les défendre,
Et la Grèce, ô Byron, t’accueillit dans ses rangs
Comme un de ses héros ranimé de sa cendre.

Tyrtée et Périclès sont fiers de t’acquérir :
Des bords où tu naquis abjure la mémoire ;
Ta patrie est aux lieux qui consacrent ta gloire.
La Grèce est ta patrie, elle t’a vu mourir.

  1. Lady Byron.
  2. Ada sa fille.