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CHANT SECOND.

Dût le sabre ottoman se lever sur ma tête,
Mes vœux sont d’un chrétien et mes chants d’un poète ;
Et ma lyre excitant votre ardente valeur,
Est fidèle à ses dieux, la gloire et le malheur.





Poursuis, peuple-martyr de chrétiens et de braves,
Qu’un joug de trois cents ans n’a pu garder esclaves,
Qui trahis tour à tour, accusés, égorgés,
Abandonnés de tous et par vous seuls vengés,
Prouvez aux nations, par un exemple austère,
Que la gloire, du moins, est un droit volontaire ;
Enfans de Miltiade et de Léonidas,
Du Dieu de Machabée intrépides soldats,
Sous vos usurpateurs moins sujets que victimes,
De vos débris sanglans souverains légitimes,
Peuple grec, sois béni dans tes hardis travaux ;
Va, le Dieu que tu sers n’a pas de dieux rivaux ;
Demande au Syrien que son ange extermine,
S’il ne peut te donner une autre Salamine ;
Si de Sennachérib les bataillons poudreux,
Moins que ceux du grand roi traînaient des chars nombreux,