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LE DÉPART


« Mais si loin que tu sois, pense au foyer absent :
Avant de le quitter, viens, qu’il nous réunisse.
Une mère bénit son fils en l’embrassant :
 Mon fils, qu’un baiser le bénisse.

« Vois-tu ce grand chêne là-bas ?
Je pourrai jusque-là l’accompagner, j’espère.
Quatre ans déjà passés, j’y conduisis ton père :
 Mais lui, mon fils, ne revint pas.

« Encor s’il était là pour guider ton enfance.
Il m’en coûterait moins de l’éloigner de moi :
Mais tu n’as pas dix ans, et tu pars sans défense…
 Que je vais prier Dieu pour toi !…