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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/178

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Les uns affirmaient que c’était M. Bouldu qui s’était emparé de la personne de Ludovic, et le retenait prisonnier jusqu’à ce qu’on lui eût restitué l’aéroscaphe, dont il se disait le véritable inventeur.

Les autres prétendaient, au contraire, que l’enfant avait pris passage à bord de la Princesse des Airs, avec la complicité d’Alban, pour une expédition mystérieuse, dont les résultats seraient d’une colossale importance.

Cette fois, le bon sens populaire avait presque deviné juste ; mais, naturellement, comme l’idée du départ de Ludovic à bord de l’aéroscaphe était la plus sensée, personne, parmi les gens d’âge et d’expérience, ne s’y arrêta.

D’ailleurs, l’ascension avait été publique.

On savait qu’Alban avait visité soigneusement toutes les parties de la coque, dont il avait dressé les plans et dont il connaissait les moindres recoins.

Il était impossible qu’on n’eût pas découvert Ludovic, si vraiment celui-ci avait été assez imprudent pour s’y cacher.

On aimait beaucoup mieux supposer que l’enfant avait eu l’étourderie de faire une promenade nocturne, et qu’il avait été assassiné par les rôdeurs qui pullulent aux environs du parc de Saint-Cloud et sur les berges de la Seine.

M. Bouldu, qui fut informé de ces bruits, par Yvon et Marthe, la vieille domestique, fut extrêmement mécontent du rôle que certains