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DE FRÉDÉGAIRE.

son camp, fut aussitôt pris et brûlé par les Francs. Le roi emmena à sa suite les hommes de Waïfer qu’il y avait trouvés, dévasta une bonne part de l’Aquitaine, parvint avec ses troupes jusque dans la cité d’Auvergne, emporta le fort de Clermont, et y mit le feu. Un grand nombre d’hommes et de femmes et même d’enfans furent consumés dans cet incendie. Blandin, comte d’Auvergne, fut pris et conduit, chargé de liens, en présence du roi. Beaucoup de Gascons furent tués ou pris dans ce combat. Le roi Pépin, s’étant emparé de la ville, ravagea ensuite tout le pays, et, avec l’aide de Dieu, rentra dans ses États avec beaucoup de butin, sans avoir fait aucune perte.

L’année suivante, c’est-à-dire, la onzième de son règne[1], le roi Pépin revint attaquer la ville de Bourges avec une immense multitude de Francs ; il y dressa son camp, dévasta les environs, et fît construire autour de la ville un rempart si fort que personne ne pouvait plus entrer ni sortir. À l’aide de machines et de toutes sortes d’inventions, et après plusieurs combats où périrent beaucoup de guerriers, il renversa les murs, prit la ville, et, en vertu des droits de la guerre, la réunit à ses Etats. Cependant, avec une pieuse clémence, il renvoya libres les guerriers que Waïfer avait chargés de la défense de Bourges, et ils retournèrent dans leur pays. Pépin emmena avec lui le comte Chunibert avec d’autres Gascons qu’il avait trouvés dans la ville, ordonna à leurs femmes et à leurs enfans de se rendre également en France, fit relever les murs de Bourges, et en remit la garde à ses propres comtes. Il s’avança ensuite avec son armée jusqu’au

  1. En 762.