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DE FRÉDÉGAIRE.

étaient enfin, au bout de trois ans, revenus à Marseille, ramenant, de la part de ce roi, une ambassade qui apportait beaucoup de présens. À cette nouvelle, Pépin envoya aux ambassadeurs Sarrasins des députés chargés de les recevoir avec honneur et de les conduire à Metz pour y passer l’hiver.

Les comtes à qui le roi avait ordonné de prendre Rémistan, s’en emparèrent par la volonté de Dieu, et l’amenèrent chargé de liens en présence du roi, ainsi que sa femme. Le roi enjoignit à Chunibert et à Ghislar, comtes du Berry, de le pendre a l’instant. Il marcha ensuite lui-même jusqu’aux bords de la Garonne, et là, les Gascons qui demeuraient au-delà de ce fleuve vinrent le trouver, lui prêtèrent serment, lui remirent des otages et s’engagèrent à lui demeurer toujours fidèles, ainsi qu’à ses fils Charles et Carloman. Beaucoup d’autres nations du parti de Waïfer se soumirent également à son pouvoir, et il les reçut avec une grande bonté. Waïfer, se cachant et plein d’inquiétude, errait de côté et d’autre avec une petite suite dans la forêt de Ver, au pays de Périgueux. Le roi Pépin prépara des embûches pour s’emparer de lui. Allant ensuite retrouver la reine à Selles, il fit venir dans ce château les ambassadeurs Sarrasins qui avaient passé l’hiver à Metz, et ils lui offrirent les présens que lui envoyait Almanzor. Le roi leur fit à son tour de beaux présens, et les fit conduire à Marseille avec de grands honneurs. Les Sarrasins retournèrent par mer dans leur pays.

Quittant alors le château de Selles, le roi se remit, avec un petit nombre de guerriers, à la poursuite de Waïfer, et arriva presque seul à Saintes avec une