Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/414

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roi, parce que sa ville était du diocèse de Chartres. Le jugement rendu contre lui [en 573 au Concile de Paris] ne lui avait laissé que le ministère de la prêtrise. Il alla trouver le roi pour le prier de lui rendre son évêché de Châteaudun ; mais Pappole, évêque de la ville de Chartres, s’y opposa en disant que Châteaudun était de son diocèse, et surtout en montrant le jugement des évêques ; de sorte que Promotus ne put rien obtenir du roi, si ce n’est la restitution de ses propres biens dans le territoire de Châteaudun, où il demeurait avec sa mère encore vivante.

Pendant que le roi demeurait à Paris, un pauvre l’aborda en lui disant : « Écoute, roi, les paroles de ma bouche ; sache que Faraulf, autrefois domestique de ton frère, veut te tuer ; j’ai appris que son projet était de te porter un coup de couteau ou de lance, lorsque tu te rendras à l’église pour entendre les prières du matin. » Le roi, étonné, envoya appeler Faraulf : comme il niait la chose, le roi, saisi de crainte, se munit d’armes. Il n’allait plus aux lieux saints ni autre part sans être entouré d’hommes armés et de gardes. Faraulf mourut peu de temps après.

Comme il s’élevait de grandes clameurs contre ceux qui avaient été puissants sous le roi Chilpéric, parce qu’ils avaient enlevé à autrui des métairies ou d’autres biens, le roi fit rendre tout ce qu’on avait pillé injustement, comme nous l’avons déjà rapporté plus haut. Il ordonna à la reine Frédégonde de se retirée dans le domaine de Reuilxii, situé dans le territoire de Rouen[1] ; elle y fut accompagnée par les hommes

  1. Près du confluent de la Seine et de l’Eure.