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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/165

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de sa légitimité. C’est là la véritable recherche qu’impose l’existence nécessaire du gouvernement religieux comme de tout autre.

Messieurs, les conditions de la légitimité sont les mêmes pour le gouvernement de la société religieuse que pour tout autre ; elles peuvent être ramenées à deux : la première, que le pouvoir parvienne et demeure constamment, dans les limites du moins de l’imperfection des choses humaines, aux mains des meilleurs, des plus capables ; que les supériorités légitimes qui existent dispersées dans la société y soient cherchées, mises au jour et appelées à découvrir la loi sociale, à exercer le pouvoir : la seconde, que le pouvoir, légitimement constitué, respecte les libertés légitimes de ceux sur qui il s’exerce. Un bon système de formation et d’organisation du pouvoir, un bon système de garanties pour la liberté, dans ces deux conditions réside la bonté, du gouvernement en général, religieux ou civil. Ils doivent tous être jugés d’après ce criterion.

Au lieu donc de reprocher à l’Église, au gouvernement du monde chrétien, son existence, il faut rechercher comment il était constitué, et si ses principes correspondaient aux deux conditions essentielles de tout bon gouvernement. Examinons l’Église sous ce double rapport.

Quant au mode de formation et de transmission du pouvoir dans l’Église, il y a un mot dont on s’est souvent servi en parlant du clergé chrétien, et que j’ai besoin d’écarter : c’est celui de caste. On a souvent appelé le corps des magistrats ecclésiastiques une caste. Cette expression n’est pas juste : l’idée