Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/283

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En Angleterre, parmi les Saxons, les mœurs barbares subsistent presque entières. Les royaumes de l’heptarchie ne sont guère que les domaines de bandes diverses ayant chacune son chef. L’élection militaire est plus évidente là que partout ailleurs. La royauté anglo-saxonne est le type le plus fidèle de la royauté barbare.

Ainsi, du cinquième au septième siècle, en même temps que les trois sortes de royauté se manifestent dans les faits généraux, l’une ou l’autre prévaut, selon les circonstances, dans les différents États de l’Europe.

Le chaos était tel à cette époque que rien de général ni de permanent ne pouvait s’établir ; et de vicissitude en vicissitude nous arrivons au huitième siècle sans que la royauté ait pris nulle part un caractère définitif.

Vers le milieu du huitième siècle et avec le triomphe de la seconde race des rois francs, les événements se généralisent, s’éclaircissent ; comme ils s’accomplissent sur une plus grande échelle, on les comprend mieux, ils ont plus de résultat. Vous allez voir dans un court espace de temps les diverses royautés se succéder et se combiner avec éclat.

Au moment ou les Carlovingiens, remplacent les Mérovingiens, un retour de la royauté barbare est visible ; l’élection y reparaît. Pepin se fait élire à Soissons. Quand les premiers Carlovingiens donnent des royaumes à leurs fils, ils ont soin de les faire accepter par les grands des États qu’ils leur assignent ; quand ils font un partage, ils veulent qu’il soit sanctionné dans les assemblées nationales. En un mot, le principe