Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/306

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comparer jusqu’à un certain point l’organisation de l’Italie au moyen-âge, à celle de l’ancienne Grèce. La Grèce était de même un pays couvert de petites républiques, toujours rivales, souvent ennemies, se ralliant quelquefois dans un but commun. L’avantage dans cette comparaison est tout entier à la Grèce. Nul doute que, dans l’intérieur d’Athènes, de Lacédémone, de Thèbes, quoique l’histoire nous montre d’assez fréquentes iniquités, il n’y ait eu beaucoup plus d’ordre, de sécurité, de justice que dans les républiques de l’Italie. Voyez cependant combien l’existence politique de la Grèce a été courte, quel principe de faiblesse existait dans ce morcellement du territoire et du pouvoir. Dès que la Grèce s’est trouvée en contact avec de grands États voisins, avec la Macédoine et Rome, elle a succombé. Ces petites républiques si glorieuses, et encore si florissantes, n’ont pas su se coaliser pour résister. À combien plus forte raison ne devait-il pas en arriver autant en Italie, où la société et la raison humaine étaient bien moins développées, bien moins fortes que chez les Grecs !

Si la tentative d’organisation républicaine avait si peu de chances de durée en Italie où elle avait triomphé, où le régime féodal avait été vaincu, vous présumez sans peine qu’elle devait bien plutôt succomber dans les autres parties de l’Europe.

Je vais mettre rapidement ses destinées sous vos yeux.

Il y avait une portion de l’Europe qui ressemblait beaucoup à l’Italie, c’était le midi de la France, et les provinces de l’Espagne qui l’avoisinent, la Catalogne, la Navarre, la Biscaye. Là les villes avaient