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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/333

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schisme d’Occident. Il commença en 1378. En 1409, le concile de Pise veut y mettre fin, dépose les deux papes, et en nomme un troisième, Alexandre V. Loin de s’apaiser, le schisme s’échauffe : il y trois papes, au lieu de deux. Le désordre et les abus vont croissant. En 1418, le concile de Constance se rassemble, sur la provocation de l’empereur Sigismond. Il se propose tout autre chose que de nommer un nouveau pape il entreprend la réforme de l’Église. Il proclame d’abord l’indissolubilité du concile universel, sa supériorité sur le pouvoir papal ; il entreprend de faire prévaloir ces principes dans l’Église, et de réformer les abus qui s’y sont introduits, surtout les exactions par lesquelles la cour de Rome se procurait de l’argent. Pour atteindre ce but, le concile nomme ce que nous appellerions une commission d’enquête, c’est-à-dire un collège réformateur, composé de députés au concile pris dans les différentes nations ; ce collège est chargé de rechercher quels sont les abus qui souillent l’Église, comment on y doit porter remède, et de faire un rapport au concile qui avisera aux moyens d’exécution. Mais pendant que le concile est occupé de ce travail, on lui pose la question de savoir s’il peut procéder à la réforme des abus sans la participation visible du chef de l’Église, sans la sanction du pape. La négative passe par l’influence du parti romain soutenu des honnêtes gens timides ; le concile élit un nouveau pape, Martin V, en 1417. Le pape est chargé, de présenter de son côté un plan de réforme dans l’Église. Ce plan n’est pas agréé, le concile se sépare. En 1431, nouveau concile qui se rassemble à Bâle dans le même dessein. Il reprend