Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/340

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temps de voyages, d’entreprises, de découvertes, d’inventions de tous genres. C’est le temps des grandes expéditions des Portugais le long des côtes d’Afrique, de la découverte du passage du cap de Bonne-Espérance par Vasco de Gama, de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, de la merveilleuse extension du commerce européen. Mille inventions nouvelles éclatent ; d’autres, déjà connues, mais dans une sphère étroite, deviennent populaires et d’un fréquent usage. La poudre à canon change le système de la guerre ; la boussole change le système de la navigation. La peinture à l’huile se développe, et couvre l’Europe des chefs-d’œuvre de l’art. La gravure sur cuivre, inventée en 1460, les multiplie et les répand. Le papier de linge devient commun. Enfin, de 1436 à 1452, l’imprimerie est inventée ; l’imprimerie, texte de tant de déclamations, de tant de lieux communs et, dont aucun lieu commun, aucune déclamation, n’épuiseront jamais le mérite et les effets.

Vous voyez, Messieurs, quelles sont la grandeur et l’activité de ce siècle ; grandeur encore peu apparente, activité dont les résultats ne tombent pas encore sous la main des hommes. Les réformes orageuses semblent échouer. Les gouvernements s’affermissent. Les peuples s’apaisent. On dirait que la société ne se prépare qu’à jouir d’un meilleur ordre au sein d’un plus rapide progrès. Mais les puissantes révolutions du seizième siècle sont à la porte. C’est le quinzième qui les a préparées. Elles seront l’objet de notre prochaine leçon.


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