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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/377

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lois, dans les anciennes pratiques du pays, de quoi remédier à tous les abus, de quoi rétablir un système de gouvernement pleinement conforme au vœu public. Ce parti blâmait hautement, et voulait sincèrement prévenir les impôts illégalement perçus ; les emprisonnements arbitraires, les actes réprouvés, en un mot, par les lois connues du pays. Au fond de ses idées était la croyance à la souveraineté du roi, c’est-à-dire au pouvoir absolu. Un secret instinct l’avertissait bien qu’il y avait là quelque chose de faux et de dangereux ; aussi aurait-il souhaité qu’on n’en parlât jamais : cependant, poussé à bout et forcé de s’expliquer, il admettait dans la royauté un pouvoir supérieur à toute origine humaine, à tout contrôle, et le défendait au besoin. Il croyait en même temps que cette souveraineté, absolue en principe, était tenue de s’exercer suivant certaines règles, certaines formes, qu’elle ne pouvait dépasser certaines limites, et que ces règles, ces formes, ces limites étaient suffisamment établies et garanties dans la grande charte, dans les statuts confirmatifs, dans les lois anciennes du pays. Tel était son symbole politique. En matière religieuse, le parti légal pensait que l’épiscopat avait grandement envahi ; que les évêques avaient beaucoup trop de pouvoir politique, que leur juridiction était beaucoup trop étendue, qu’il fallait la restreindre et en surveiller l’exercice. Cependant il tenait fortement à l’épiscopat, non seulement comme institution ecclésiastique, comme système de gouvernement de l’Église, mais comme appui nécessaire de la prérogative royale, comme moyen de défendre et de soutenir la suprématie du roi en matière religieuse.