Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/378

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La souveraineté du roi dans l’ordre politique s’exerçant selon les formes et dans les limites légales reconnues, la suprématie du roi dans l’ordre religieux, appliquée et soutenue par l’épiscopat ; tel était le double système du parti légal, dont les principaux chefs étaient Clarendon, Colepepper, lord Capel, lord Falkland lui-même, quoique ami plus chaud des libertés publiques, et qui comptait dans ses rangs presque tous les grands seigneurs qui n’étaient pas servilement dévoués à la cour.

Derrière eux s’avançait un second parti que j’appellerai parti de la révolution politique : celui-là pensait que les anciennes garanties, les anciennes barrières légales avaient été et étaient insuffisantes ; qu’il y avait un grand changement, une révolution véritable à faire, non pas dans les formes, mais dans la réalité du gouvernement ; qu’il fallait retirer au roi et à son conseil l’indépendance de leur pouvoir, et placer dans la chambre des communes la prépondérance politique ; que le gouvernement, proprement dit devait appartenir à cette assemblée et à ses chefs. Ce parti ne se rendait pas compte de ses idées de ses intentions, aussi clairement, aussi systématiquement que je le fais ; mais c’était là le fond de ses doctrines, de ses tendances politiques. Au lieu de la souveraineté absolue du roi, de la monarchie pure, il croyait à la souveraineté de la chambre des communes comme représentant le pays. Sous cette idée était cachée celle de la souveraineté du peuple, idée dont le parti était fort loin de mesurer toute la portée et de vouloir toutes les conséquences, mais qui se présentait à lui et qu’il acceptait