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Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/379

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sous la forme de la souveraineté de la chambre des communes.

Un parti religieux, celui des presbytériens, était étroitement uni au parti de la révolution politique. Les presbytériens voulaient faire dans l’Église une révolution analogue à celle que leurs alliés méditaient dans l’État. Ils voulaient faire gouverner l’Église par des assemblées, donner à une hiérarchie d’assemblées engrenées les unes dans les autres le pouvoir religieux, comme leurs alliés voulaient donner le pouvoir politique à la chambre des communes. Seulement la révolution presbytérienne était plus hardie et plus complète, car elle tendait à changer la forme aussi bien que le fond du gouvernement de l’Église, tandis que le parti politique n’aspirait qu’à déplacer les influences, la prépondérance, et ne méditait du reste aucun bouleversement dans la forme des institutions.

Aussi les chefs du parti politique n’étaient-ils pas tous favorables à l’organisation presbytérienne de l’Église, plusieurs d’entre eux, Hampden et Hollis, par exemple, auraient préféré, ce semble, un épiscopat modéré, réduit aux fonctions purement ecclésiastiques, et plus de liberté de conscience. Cependant ils se résignaient ; ils ne pouvaient guère se passer de leurs fanatiques alliés.

Un troisième parti demandait bien davantage ; celui-là disait qu’il fallait changer à la fois le fond et la forme du gouvernement, que toute la constitution politique était vicieuse et fatale. Ce parti se séparait de l’Angleterre, renonçait aux institutions, aux souvenirs nationaux, pour fonder un gouvernement nouveau, selon la pure théorie, telle du moins