Qu’importe ?
Mais l’enfer le perdrait, te dis-je !… oh je viendrai… l’heure est sonnée, il faut partir.
Merci ! merci, mon Dieu, qui m’en avez délivré !
Pas encore !
Adieu ! l’enfer te laisse. Eh qu’importe au Diable après tout ? sais-tu où il se trouve le véritable enfer ?
Là ! tant que tu ne l’auras pas arraché de dessous tes côtes, tu le porteras avec toi ; les péchés sont dans ta poitrine, la désolation dans ta tête, la malédiction est ta nature ; serre ton cilice, déchire-toi avec ta discipline, jeûne à t’évanouir de faim, humilie-toi, ravale-toi, cherche les mots les plus purs, les prosternations les plus humbles, et tu sentiras dans ta chair meurtrie passer des effluves de volupté ; ton estomac vide appellera toujours les festins, et les mots de la prière sur tes lèvres se changeront en paroles d’amour profane et en exclamations de luxure. La satisfaction de tes mérites gonflera ton cœur d’orgueil ; la fatigue de tes jours, comme un scorpion du désert, te sifflera l’Envie ; au chevet de la pénitence, tu auras d’invincibles langueurs et des paresses infinies. Quand la concupiscence des choses du monde t’aura quitté pour une minute, plus désordonnées alors arriveront les convoitises de l’esprit, qui veulent agrandir l’amour et maudissent