Merci, beau Simorg-anka ! toi qui m’as appris où se cachait l’amoureux. Merci ! merci ! messager de mon cœur !
Il vole comme le désir. Il fait le tour du monde dans sa journée. Le soir, il revient, il se pose aux pieds de ma couche ; il me raconte ce qu’il a vu ; les mers qui ont passé sous lui avec les poissons et les navires, les grands déserts vides qu’il a contemplés du haut des cieux, et toutes les moissons qui se courbaient dans la campagne, et les plantes qui poussaient sur le mur des villes abandonnées.
Oh ! si tu voulais ! si tu voulais… J’ai un pavillon sur un promontoire, au milieu d’un isthme, entre deux océans. Il est lambrissé de plaques de verre, parqueté d’écailles de tortue, et s’ouvre aux quatre vents du ciel.
D’en haut, je vois revenir mes flottes et les peuples qui montent la colline avec des fardeaux sur l’épaule. Nous dormirions sur des duvets plus mous que des nuées, nous boirions des boissons froides dans des écorces de fruits, et nous regarderions le soleil à travers des émeraudes ! Viens !
Mais je meurs ! je meurs !
Ah ! tu me dédaignes !… adieu !
Bien sûr ?… Une femme si belle ! qui a un bouquet de poil entre les seins !
Tu te repentiras, bel ermite ! tu gémiras, tu t’ennuieras. Mais je m’en moque ! la ! la ! la !… Oh ! oh !… Oh ! oh !