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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/170

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CHAPITRE II.

pratiquât sur une échelle plus ou moins large[1], a contrebalancé leurs penchants généreux ; puis ceux qui appartenaient à des pays où des Sociétés de secours n’existaient pas encore, ont pu être guidés par une certaine défiance envers une institution qu’ils ne connaissaient pas, et à laquelle on ne pouvait prétendre qu’ils concédassent des droits exceptionnels. Il en eût peut-être été autrement, si les uns et les autres avaient pu prévoir les services que ces Sociétés privées allaient rendre en 1866 ; s’ils avaient réfléchi aussi que l’espionnage est bien moins à redouter de leur part que de celle du train qui suit les armées, et auquel se mêle un élément civil que l’on tolère, quoiqu’il ne soit pas toujours des plus respectables[2]. Tout le monde cependant admettait la convenance de ne pas mettre obstacle au recrutement de secoureurs volontaires, lequel deviendrait impossible si, en échange de leurs services désintéressés, on ne leur donnait pas, lorsqu’on jugerait à propos de les utiliser, des garanties pour leur sûreté. On crut donc qu’il suffirait pour cela de ne pas les exclure catégorique-

  1. Allgem. Zeitung, 4 nov. 1868.
  2. Naundorff, ouvrage cité.