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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/284

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aux nodosités de pierre, souriait, sa chique gonflant une de ses joues, un clignotement de satisfaction battant ses prunelles aiguës.

— Oui ! oui ! Je pense bien, faisait l’officier ; mais je voudrais déjà le voir là, pour lui montrer…

Il agitait un papier bleu que le gardien du sémaphore de Pen-hat, servant de télégraphe à Camaret, venait de lui apporter en personne, n’ayant pas voulu confier ce télégramme important à son mousse, selon son habitude pour les dépêches ordinaires.

Pierre Guivarcʼh, sa casquette de grande tenue vissée sur son petit crâne d’oiseau, son nez en bec semblant fouiller impatiemment devant lui, assurait :

— Je vous promets qu’il va s’envoyer, même qu’il devrait être ici.

Marhadour, se dandinant sur ses mollets bombés, avait la figure plus rouge et plus luisante que jamais ; tout son individu pétillait de joie malicieuse :

— Je ne lui dirai rien, vous verrez, rien du tout.

— Ma Doué ! tu auras raison ; il croirait à quelque singerie ! objecta Balanec.

Le long de la jetée un mousse courait, les talons lui battant le dos, tellement il allait vite, télégraphiant de la tête et des bras. Le mareyeur l’aperçut le premier :

— Tenez ! ce macaque de Pierrik l’a vu, sûr comme je vous vois ! il s’amène pour l’annoncer !