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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/318

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Ils tressaillirent. Balanec montra la folle, errant au milieu des chardons bleus et des maigres herbes, parmi les sables ; ils eurent un geste instinctif comme pour cacher l’épave.

Corentin secoua la tête :

— Pauvre Yvonne, elle ne l’a jamais reconnu !

— Je crois que cela valait mieux ! conclut Marhadour.

Tout à la sinistre révélation que venait de leur apporter ce bout de planche, ils avaient hâte de retourner à Camaret, d’annoncer la nouvelle de leur trouvaille.

Ils se rembarquèrent ; le poisson à fond de cale, la voile hissée, lentement la barque glissa sur la mer tranquille, tandis que, le long de la grève déserte, on entendait la chanson monotone de l’innocente, poursuivant les rêves mystérieux de son cerveau, et appelant de temps en temps :

— Jean-Marie-Hervé !…