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RÉGION DU NORD-OUEST.

riques à l’hectare, tandis que les frais de culture ne s’élèvent qu’à 100 francs ; le revenu brut est donc ainsi porté à 500 francs et le revenu net à 400, revenu dix fois plus élevé que le prix des meilleures locations des terres du pays, lequel ne dépasse pas 40 francs.

Il existe encore quelques cépages de breton et de muscadet : M. de Lamarzelle a une vigne de muscadet palissée ; et en outre il a fait venir, pour les étudier en grand, des cépages rouges, et notamment des pineaux de Bourgogne et des petits gamays du Beaujolais.

La conduite adoptée à Sarzeau est donc la souche à trois, quatre et cinq bras partant de terre, et la taille consiste en un courson à deux yeux sur chaque bras ; on laisse rarement une longue taille sur les ceps les plus vigoureux.

Les cultures données à la terre se réduisent le plus souvent à deux : pendant l’hiver on déchausse, c’est-à-dire que l’on enlève à la pelle 7 à 8 centimètres de terre sur la ligne et autour des plants ; de cette terre on forme un billon au milieu des lignes, et au mois de mai on fait le piquelage, qui consiste à rabattre le billon et à rejeter la terre sur la déchausse ou sur la ligne des plants. Quelques-uns, par un binage, soit à la main et au croc, soit à la ratissoire à cheval (M. de Lamarzelle), détruisent, en août et en septembre, la masse de gazon qui manque rarement de se produire vers cette époque.

On fume bien rarement les vignes, on ne les terre jamais. On les perpétue par le provignage ; mais vers cinquante ans leurs produits cessent d’être rémunérateurs. Les vignes valent de 2 à 4,000 francs l’hectare, et les mêmes terres de 1,000 à 1,500 francs.