Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/133

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Mais alors, à mesure que l’eau est expulsée, on entend un sifflement : c’est l’air qui pénètre dans le tonneau à travers les pores du bois.

Otto de Guericke recommence encore.

Il enferme un plus petit tonneau dans un tonneau plus grand, tous les deux étant également remplis d’eau. Le tuyau de la pompe s’adapte à la partie inférieure du petit tonneau.

On fait jouer la pompe. L’opération va bien. Mais un léger gargouillement annonce que l’air s’est encore fait jour à travers les deux tonneaux et quand, au bout de trois jours, on retira le petit tonneau, on le trouva à moitié plein d’eau.

Otto de Guericke recommence. Seulement il apporte deux modifications à sa machine. Au lieu de tonneaux, il se sert de sphères de cuivre. Il ne les remplit plus d’eau et fait agir la pompe directement sur l’air.

L’opération réussit parfaitement d’abord, mais quand une partie de l’air fut chassée, on ne put soulever le piston qu’avec les plus grands efforts, et il arriva un moment où, au grand effroi des assistants, la sphère vola en éclats.

Otto de Guericke comprit de suite la cause de cet accident : la sphère n’était pas parfaitement ronde.

Il recommence de nouveau : cette fois il réussit.

Vous voyez quelle lutte contre la nature est obligé de soutenir Otto de Guericke, par quels tâtonnements il est obligé de passer. Mais il est riche, mais il peut faire facilement des expériences ; qu’eût-ce donc été, si, non-seulement il avait eu à dompter ces difficultés, mais encore à vaincre la misère !

Il est un homme que vous connaissez tous, qui est devenu en quelque sorte légendaire, non pas tant par ce qu’il a fait, quoique son œuvre soit merveilleuse, que par le récit simple) naïf, mais intime des souffrances qu’il a endurées pour parvenir à réaliser cette œuvre ; cet