Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/21

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taient atteinte aux droits de la couronne et devaient être punis rigoureusement.

Ayant grandi avec la royauté, cette idée domina le siècle si despotique de Louis XIV. Le grand roi, qui eût voulu être la seule puissance du monde , voulait conduire l’industrie comme il conduisait sa cour. Il l’enserra donc, par la main de Colbert, dans un réseau de règlements d’où elle ne pouvait s’échapper. Toute initiative personnelle, en dehors des choses permises, dut être sévèrement réprimée, et on essaya, par toutes les entraves possibles, d’arrêter les tentatives novatrices.

Colbert donna certains procédés qui devaient être employés à l’exclusion de tous autres, et dans lesquels toute innovation était une contravention. Par exemple, le 18 mars 1671, il publia une instruction en trois cent dix-sept articles, pour composer toutes les couleurs, et plus tard, une autre en soixante-quatorze articles pour composer les drogues.

Ici je vais citer les plus remarquables règlements de Colbert, pour montrer à quel régime tyrannique l’industrie était soumise.

Ses règlements concernant le tissage entrent dans les détails les plus minutieux. Les laines doivent être visitées avant d’être mises en vente; elles ne doivent pas être tenues dans un lieu humide, ni être mouillées, ni être mêlées de différentes qualités, sous peine de 100 livres d’amende. L’ordonnance du mois d’août 1669 prescrit les longueurs et largeurs que doivent avoir les draps, serges rases, façons de Chartres, de Châlons, de Reims ; les camelots, bouracans, étamines, fracs, droguets, tiretaines.