Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/211

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d’accéder à ses désirs. » Un mémoire est envoyé d’Athènes, écrit en grec moderne, le secrétaire répond qu’on fera savoir à l’auteur que sa communication est comme non avenue, « les mémoires adressés à l’Académie devant être écrits en latin ou en français. »

Que dire d’un corps savant qui n’a pas le moyen de faire traduire un mémoire en langue étrangère ? N’aimez-vous pas la clause qui exige que le mémoire soit écrit en latin au moins ! Ces messieurs le comprendraient-ils, d’abord ? Et puis, en quel latin, je vous prie, peut-on exprimer les termes (le la science actuelle ? Vapeur, électricité, télégraphe, comment dire toutes ces choses ? Et les pièces mécaniques ? Et les instruments, et les lois physiques ? Comment ? comment ? Je vous le demande.

Autre question. Pourquoi les comptes rendus de l’Académie des sciences sont-ils limités ? L’article 1er du règlement qui les concerne est ainsi conçu : u Les extraits des mémoires lus par les membres comprendront au plus huit pages par numéro, et un membre ne pourra donner aux comptes rendus plus de cinquante pages par numéro. »

Pourquoi cette limite ? Mais, en France, nous avons l’esprit de restriction. Nous avons toujours peur de faire trop en grand. Aussi, qu’arrive-t-il ? C’est que si l’Académie se trouve encombrée, — ce qui serait toujours à désirer, — elle est obligée de supprimer des choses utiles et intéressantes. Du reste, il faut reconnaître qu’elle viole quelquefois cette règle quand il s’agit d’un des ses membres aimés, comme M. Pasteur, par exemple.

Et ce corps prétend être le premier corps savant du monde ! Ses membres le proclament et on le publie au dehors. Puisqu’il est si grand, que ne peut-il agrandir un peu, selon le besoin, le format de ses comptes rendus ? Est-ce son imprimeur qui le gêne ? N’a-t-il pas assez d’argent pour payer quelques pages de plus par numéro ? Alors, mes sieurs, charité, s’il vous plaît !