Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/257

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tion d’un des métaux du couple ; le changement qu’introduit dans la nature de l’électricité le renversement des pôles ; les décompositions chimiques qui ont lieu pendant le travail des piles ; — parce que ces faits étaient en désaccord avec sa doctrine. C’est bien mesquin , certainement, mais voilà où pousse l’amour des systèmes.

Voyez donc encore une fois ce que sont les lois antérieures des physiciens.

Longtemps ils ont cru, et il y en a qui le croient encore, que le son obéit aux mêmes lois que l’air qui lui sert de véhicule, or Jobard dit : « Il n’y a pas de son dans le vide et, chose extraordinaire, on ne s’entend pas parler dans la cloche à plongeur, dans l’air comprimé à une ou deux atmosphères.

« Il n’est pas vrai que l’air se réfléchisse comme le son, car la lumière, en faisant l’angle de réflexion égal à l’angle d’incidence, nous avons étrangement surpris le célèbre Datton en lui démontrant, dans son cabinet de Manchester, que le vent suit les parois des corps sur lesquels il est lancé. On éteint aisément de la sorte une bougie placée derrière une bouteille sur laquelle on souffle avec un tube… On confond mal à-propos les vibrations de l’air avec celles du son. »

Et non-seulement au nom des théories antérieures, les savants nient, mais encore créent des difficultés qui n’existent pas. Nous en avons eu un exemple qui ne saurait être trop répété, dans la peine que se donnaient les théoriciens pour chercher par quel moyen on pourrait rendre les roues des locomotives assez adhérentes aux rails , pour qu’elles ne se bornassent pas à tourner sur place sans avancer, tandis qu’il eût été si simple de commencer par expérimenter afin de se rendre compte d’une manière certaine, des modifications qu’il fallait faire. Mais ce moyen était bien trop simple, il fallait bien mieux mettre la charrue